Je souffre de sécheresse vaginale, pourquoi ?
Qu’est-ce que la sècheresse vaginale ?
Le syndrome génito-urinaire de la ménopause est le nouveau terme pour désigner la sècheresse vaginale. Le syndrome génito-urinaire, anciennement connu sous le nom d’atrophie vulvo-vaginale, est un terme qui décrit les changements causés par le manque d’œstrogènes pendant la ménopause. Ces changements peuvent également être présents chez 15% des femmes pré-ménopausées en raison de la baisse des œstrogènes.
Est-ce que les sècheresses vaginales sont fréquentes ?
Les symptômes de carence en œstrogènes dans la région génito-urinaire sont gênants chez plus de 50% des femmes, ayant un impact négatif sur la qualité de vie, l’activité sociale et les relations sexuelles.
Le syndrome génito-urinaire est un syndrome chronique et progressif sous-diagnostiqué et sous-traité. À ce jour, le syndrome génito-urinaire reste extrêmement sous-diagnostiqué malgré sa fréquence élevée principalement en raison de la réticence des femmes à demander de l’aide en raison de l’embarras, ou en raison d’une tendance chez de nombreuses femmes à le considérer comme une caractéristique normale du vieillissement naturel.
Cependant, dans de nombreux cas, la réticence des professionnels de la santé à aborder ces problèmes constitue une cause majeure de la méconnaissance de ce syndrome chez les femmes touchées.
Quels sont les signes ?
Une sècheresse vaginale, des irritations, brûlures ou démangeaisons sont fréquemment rencontrés. Les rapports sexuels peuvent devenir douloureux avec l’aggravation de la sècheresse vaginale.
Des signes urinaires sont moins connus mais fréquents : infections urinaires fréquentes, incontinence urinaire.
Pourquoi les femmes pendant ou après un traitement de cancer du sein peuvent souffrir d’une sècheresse vaginale ?
Certains traitements, notamment la chimiothérapie, induisent une ménopause rapide qui est le plus souvent réversible, avec un bouleversement de l’équilibre de la flore vaginale. Parfois l’hormonothérapie prescrite va avoir un effet aggravant sur la sphère vulvo-vaginale chez une patiente ménopausée avec des symptômes qui apparaissent rapidement.
Il est donc important de pouvoir en parler avec un ses référents médicaux, notamment des sexologues.
Quels sont les traitements possibles ?
En 1ère intention, il s’agit d’hydratants vaginaux qui aide à la lubrification et d’estrogènes par voie locale en crème ou ovules.
Il n’y a pas de contre-indication à ces traitements, même en cas d’antécédent de cancer du sein dans le cadre d’une utilisation très modérée. Si cela est insuffisant, des injections d’acide hyaluronique peuvent être proposées en consultation.
Après une anesthésie locale au niveau de la fourchette vulvaire à l’entrée du vagin, de l’acide hyaluronique peut être injecté dans cette zone afin d’améliorer l’élasticité et l’épaisseur de la muqueuse et créer un plan de glissement. Une maladie auto immune contre-indique ce type de traitement.
Des complications mineures peuvent survenir après l’injection : œdème, ecchymose, sensibilité au point d’injection, rarement des nodules ou « boules » d’acide hyaluronique sont palpables. Des massages permettent leurs résorptions.
La thérapie par laser vaginal CO2 fractionné GYNELASE
Il s’agit d’un Laser CO2 fractionné dont le mode d’action est désormais bien connu. L’innovation réside dans la spécificité gynécologique. Le Gynelase a été conçu spécifiquement pour la gynécologie et est utilisé depuis plusieurs années pour cette localisation. Il permet d’obtenir d’excellents résultats avec 2 séances seulement, espacées de quelques semaines.
La séance de laser se déroule en consultation et dure environ 20 minutes. Les patientes rapportent rarement un inconfort pendant la séance. Il est recommandé de ne pas avoir de rapports avec pénétration pendant les 48H qui suivent la séance et une légère irritation est parfois retrouvée.
Les impacts lasers délivrés sur les muqueuses vont créer un choc thermique contrôlé qui va augmenter la production des fibroblastes, différents facteurs de croissance, et ainsi favoriser la régénération tissulaire. C’est ainsi que la muqueuse vaginale va être plus épaissie, plus élastique et retrouver ses propriétés de lubrification.
Les différents paramètres du laser peuvent être modulés et doivent être choisis par le médecin suivant les symptômes et l’état des muqueuses. Par ailleurs un questionnaire standard vous sera proposé avant et après les séances.
Les patientes rapportent une diminution nette des symptômes d’irritation, brûlures, sécheresse vaginale et une amélioration de leur qualité de vie intime qu’elles aient des rapports ou non. Cette technique de laser peut donc être particulièrement adaptée pour les patientes en ménopause précoce dues à un traitement de cancer ou en cours d’hormonothérapie. Il est cependant à noter que ces thérapeutiques innovantes pour la qualité de vie intime ne sont pas encore reconnues par la sécurité sociale.
Ce laser gynécologiques peut aussi être utilisé pour améliorer une incontinence urinaire d’effort débutante (fuites urinaires à la toux ou exercice physique) mais ne remplace pas une chirurgie.
La médecine régénérative
Il s’agit d’utiliser ses propres tissus pour diminuer les symptômes de sécheresse vaginale, atrophie, brûlures, irritation, infections urinaires à répétition et douleurs pendant les rapports. De même qu’en reconstruction mammaire, le liporemodelage est une technique qui va permettre de prélever sa propre graisse.
Le produit récupéré ensuite par centrifugation aura un effet volumateur et de comblement. En augmentant encore le niveau de centrifugation, un effet puissant de régénération tissulaire sera créé : la NANOFAT.
Certaines cicatrices douloureuses d’épisiotomie ou des fissures de l’entrée du vagin rebelles aux traitements peuvent être grandement améliorées par cette technique. La Nanofat semble également très prometteuse pour diminuer les symptômes du Lichen vulvaire.
Cette technique nécessite une intervention courte sous anesthésie générale en ambulatoire.
Dans tous les cas une approche globale sera privilégiée avec l’aide de kinésithérapeutes spécialisés et de sexologues.